Philippe le Bel concède officiellement deux grandes foires annuelles à Mâcon, non sans s'attirer les doléances du Duc de Bourgogne qui y voit une concurrence dangereuse pour les foires de Chalon.
L'abbaye s'enrichit constamment de nouveaux bâtiments: une première église fut remplacée, dès la seconde moitié du Xe s., par un édifice à chapelles échelonnées le long de l'abside (Cluny II). En 1088, l'abbé Hugues entreprit la construction de Cluny III, qui fut achevé vers 1330: la nouvelle église mesurait plus de 180 m de long et fut le plus vaste édifice religieux d'Occident jusqu'à la construction de Saint-Pierre de Rome. |
Le Continuateur de Nangis a pu écrire "qu'on n'avait jamais entendu, jamais vu, jamais lu que dans les temps passés, une telle multitude de gens aient péri".
Dans l'affolement de la misère, on chercha des responsables ; on accusa les Juifs, dont certains furent condamnés pour "machinations diaboliques ".
C'est de cette épreuve que parlent les vieux proverbes bourguignons. "En 1348, à Nuits, de cent, restèrent huit".
Et celui de Beaune "En 1349, de cent ne demeuraient que neuf".
Les vieilles chroniques rapportent que furent instituées à Dijon, des femmes appelées "héridesses", dont la mission était de soigner les malades, de faire leur lessive et d'ensevelir les morts.
Des dijonnais s'étant réfugiés à Gevrey, y portèrent la peste en 1349. On rapporta qu'à Rully, il ne resta que dix ménages ; Verdun-sur-le-Doubs fut réduit à treize familles.
Le duc Philippe le Bon fut avec ses sujets dans cette épreuve, visitant les bourgeois et les paysans.
"Son arrivée dans une ville, dit J. Chaumont, son passage à travers les campagnes, étaient salués par des acclamations unanimes. Jamais prince ne fut plus populaire en Bourgogne que Philippe le Bon, qui s'intitulait volontiers "le duc des bons vins".
Ce fut, au milieu du XIVe siècle, la fameuse "peste noire", la peste de Florence dont le Registre Paroissial de Givry nous garde un témoignage effrayant.
Toute la Bourgogne fut dévastée. A Givry, la mort faucha la population pendant tout l'été.
Parti de Chine en 1346, le fléau gagna le nord de l'Afrique, dévasta Florence, sema tant de morts en Provence que de 35 religieux il n'en resta qu'un dans la Chartreuse de Montrieux.
La peste reparut en Bourgogne à la fin de ce siècle. L'évêque d'Autun dut quitter Issy-I'Evêque pour aller se réfugier à Thoisy. La mortalité fut telle qu'en 1399, il fallut faire un nouveau recensement "parce que la plus grande partie des personnes tenant feux dans le duché, étaient mortes et leurs feux éteints".
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