Le 5 août 1782 a lieu la pose de la première pierre de l’Usine de Creusot, et on en célèbre la fête à Montcenis : je vous l’ai déjà dit en visitant cette ville, à laquelle le hameau du Creusot fût lui-même jadis un bon sujet d’animation et de gain.
Le 18 septembre, les fondateurs de la Fonderie se constituent en Société anonyme, savoir : Mégret de Sérilly, Baudard de Saint-James, Wendel, Perrier, Bettinger, Veimerange et Louis XVI, sous la raison sociale «Perrier, Bettinger et Cie ».
Le 28 novembre 1783, François de la Chaise, par un traité annulant les deux précédents, cède sa concession entière à la société Perrier, qui, d’autre part achète à Chalencey les terres renfermant les minerais.
Le 9 mars 1785, Messire André Girau vend à Wendel le Domaine de la Chèze, soit 228 boisselées de terre pour 14000 livres y compris les bâtiments estimés à 865 livres. Le recensement de cette année constate que l’usine occupe 1500 personnes.
A partir de février 1786, l’usine vend des terrains, sous condition d’y bâtir une maison couverte en tuiles. Le 10 octobre, la société se transforme en société commanditaire et émet 4000 actions au porteur, de 2500 livres chacune, attendu qu’elle estime 10 millions ce qu’elle possède déjà. Le 10 décembre, elle souscrit un contrat avec la manufacture des Cristaux établie à St-Cloud, par lequel celle-ci sera transférée au Creusot et emploiera aussi la houille pour la fusion des sables.
Le 14 novembre 1787, a lieu l’amodiation d’une auberge et d’une boulangerie que l’usine a établies à ses frais, dans la rue Chaptal. Donc, le hameau devient village ; sa population est, en effet de 507 habitants, dont 395 à la Fonderie, 60 à la Cristallerie et 52 dans le pays.